L'avenir des prothèses
Les recherches actuelles visent à améliorer l’efficacité des prothèses. Certaines prothèses de jambes ne permettent pas de monter un escalier par exemple. Il en est de même pour les prothèses de la main qui ne disposent pas de la même fluidité, et précision des mouvements.
Cependant, on constate une évolution toujours croissante des prothèses ces dernières années et de nombreux chercheurs travaillent avec de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques afin de palier ce problème.
On peut déjà voir que le domaine des prothèses a fortement évolué. En effet, il suffit d’observer l’évolution des prothèses entre les 20 et 21ème siècles pour s’en rendre compte :


Si les prothèses continuaient à évoluer de cette manière, dans quelques années, celles ci seront plus efficaces qu’un bras humain normal, lui permettant plus de force, de précision ou encore de sensations. Grâce aux progrès de la modélisation médicale et de l’électromécanique, les prothèses bioniques sont en train de changer la donne. Elles ouvrent des perspectives révolutionnaires dans le traitement du handicap – voire l’augmentation des capacités humaines.
Les chercheurs et scientifiques sont mobilisés afin de déterminer à quoi ressemblera l'homme de demain, et se penchent maintenant sur certaines questions à savoir : où va-t-on ? et quelle est la limite ?
Tout d'abord, on a par exemple l'ambition de Max Ortiz Catalan, chercheur et spécialiste de l'implantation de prothèses, qui va loin et dit lors d'une interview pour le site d'EDF pulse :

« Mes confrères et moi-même rêvons tous de parvenir à créer des prothèses aussi efficaces qu'un membre humain. Mais si l'on considère le bras, la jambe, leur sophistication est énorme et très difficile à imiter. La prochaine étape est d'avoir accès à toutes les informations que le cerveau envoie aux nerfs et aux muscles ».
Max Ortis Catalan

Max Ortiz Catalan
En effet on sait que les interfaces neuronales actuelles permettent de contrôler environ 20 % des capacités d'un membre artificiel. A terme, les chercheurs visent, ni plus ni moins, que recréer la sensibilité. Le docteur Max Ortis Catalan dit d'ailleurs : « Le perfectionnement de l'interface neuronale est aussi primordial pour recréer un sens du toucher, chose que nous commençons à faire et qui est l'un des autres grands axes de recherche de notre discipline ».
On a pu déjà voir l'apparition de prothèses contrôlables par la pensée, c'est le cas pour un tétraplégique de 34 ans qui est parvenu à actionner un bras artificiel grâce à la seule force de sa pensée. Il bénéficie d’une nouvelle prothèse commandée à l’aide d'électrodes neuronales implantées dans la partie pariétale du cerveau, où se forment les intentions globales des gestes et des mouvements, une zone qui n'avait jamais été exploitée dans l'histoire des prothèses neuronales. Normalement, les électrodes sont placées dans le lobe frontal du cerveau, une partie qui dirige directement les gestes.



Dans la vidéo ci-dessous, nous pouvons découvrir le principe du système de contrôle de la prothèse par des électrodes. Pour les besoins de la démonstration, elles sont ici placées à l’extérieur sur la peau de l’avant-bras. Mais le projet prévoit de les implanter directement sur les nerfs et les muscles restants après une amputation et de les relier à la prothèse dans laquelle se trouve l’interface neuronale qui gérera le décodage des impulsions électriques captées par les électrodes. La vidéo montre également l’extrême mobilité de la main robotisée qui réplique les gestes humains avec une grande précision.
Mais est-ce que le remplacement volontaire de membres tout à fait fonctionnels par des prothèses aux capacités étendues sera la nouvelle mode après nos multiples gadgets électroniques ? Est-ce que les sportifs professionnels par exemple abandonneront définitivement le dopage chimique au profit de prothèses de bras ou de jambes qui décupleront leurs performances physiques ?
Pour l'instant aucun de nous ne le sait. Mais certaines personnes se sont penchées sur la question, c'est le cas pour les créateurs de jeux vidéos comme la fiction issue du jeu Deux Ex Human Revolution où les extensions cybernétiques deviendraient une véritable industrie à part entière.
En effet une telle avancée technologique pourrait apporter de nombreuses améliorations à la vie de l'Homme et permettre de multiples capacités. Cependant, ce concept « d'Humain amélioré » pourrait aussi devenir un danger, en étant utilisé à des fins malveillantes par exemple. La bioéthique, qui traite de l'éthique biologique, c'est à dire qu'elle pose les limites que l'on ne peut franchir au niveau scientifique, sera sans doute un frein à ce type de recherches.
Pour l'instant, les chercheurs et scientifiques essayent de trouver un autre avenir pour les prothèses.
En effet on peut voir que l'avenir des prothèses et l'impression 3D sont étroitement liés. L’impression 3D multiplie les prouesses et dépasse tous les espoirs de la médecine moderne. Les progrès incroyables de cette technologie permettent aujourd’hui de remplacer des membres entiers et bientôt des organes. L’impression 3D permet de créer des prothèses financièrement plus accessibles, mais surtout parfaitement adaptées à chaque patient.
Thierry Oquidam, bénévole du réseau international appelé e-Nable qui fournit gratuitement des dispositifs produits par des imprimantes 3D indique lors d'une interview pour l'hebdomadaire 20 minutes : « J’espère que dans les années qui viennent, les prothésistes vont s’emparer de cette technologie pour être plus en adéquation avec tous les besoins de leurs patients ».

"Il était l'enfant avec quelque chose en moins, et maintenant c'est l'enfant avec quelque chose en plus"
Thierry Oquidam, lors d'une conférence
Le premier en France à avoir bénéficié d'une technologie issue d'impression 3D est un enfant de 6 ans : une prothèse pour sa main droite. Ses parents avaient fait le choix de ne pas l’appareiller avec une prothèse médicalisée. Il a désormais une main qu’il peut enlever à sa guise.
e-NABLE, a en effet lancé un réseau philanthropique d'un genre particulier: mettre en relation des personnes disposant d'imprimantes 3D avec des familles ayant des enfants à qui il manque des doigts ou une main.

Autre exemple, celui d'une mission humanitaire réalisée par l'Américain Mick Ebeling consistait à fabriquer des prothèses constituées de matériaux créés par impression 3D destinées à des enfants amputés après la guerre au Soudan. Mick Ebeling a lu un article sur un garçon soudanais dont les bras avaient été arrachés lors d'un bombardement de son village. Il est alors allé retrouver le garçon afin de lui faire une prothèse à l'aide d'une imprimante 3D, et a alors enseigné aux autres habitants le processus et le fonctionnement de cette nouvelle technologie.

“Not Impossible makes DIY, accessible, tech-based solutions for people around the world, and then powerfully tells those stories to inspire others to do the same.”
Not impossible

© notimpossible.com
Cependant, Les prothèses en plastique donnent juste accès à un mouvement de préhension simple. Elles fonctionnent sur le modèle d'une pince car les doigts ne sont pas articulés. Autre limite: elle ne supporte qu'un poids de quelques kilos, et ne permet donc pas de se suspendre ou de faire le poirier!
Même si elle ne sont pas considérées comme prothèses "bioniques", on peut néanmoins rattacher une technologie électronique performante à ce genre de produit 3D, afin d'avoir beaucoup plus de capacités.
À l’avenir, il s’agira également de miniaturiser ces composants électroniques et de les intégrer à la prothèse.
Les scientifiques comptent aussi affiner leur dispositif sensoriel pour obtenir une meilleure résolution du toucher par exemple, afin que le patient ressente les mouvements des doigts avec encore plus de précision.
Cependant, il est aujourd'hui nécessaire de faire des recherches afin d'améliorer les prothèses actuelles, robotisées ou non, car elles ne sont pas encore tout à fait parfaites. (voir entretien avec une personne amputée)
Ces dernières avancées font évoluer les fantasmes : pourra t-on atteindre l’immortalité en remplaçant années après années nos membres défaillants ? Sera t-il possible de stocker dans un ordinateur un modèle 3D de chacun de nos membres pour les faire ré-imprimer sur demande ?
